Logement indécent et APL : droits du locataire
Titre H2
Qu’est-ce qu’un logement décent ?
Un logement décent est un logement qui répond à des critères de sécurité, de salubrité et de confort fixés par la loi (article 6 de la loi du 6 juillet 1989 et décret du 30 janvier 2002).
Il doit notamment :
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assurer le clos et le couvert,
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permettre un renouvellement d’air suffisant,
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être exempt de risques pour la santé ou la sécurité,
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disposer d’installations conformes d’électricité, de chauffage et d’eau.
Voici une illustration.
Les faits
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Mai 2020 : une SCI loue un appartement à Mme D pour 895 €/mois.
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Problèmes signalés : porte-fenêtre défectueuse, prises non reliées à la terre, ventilation inefficace, porte d’entrée non hermétique.
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Septembre 2020 : la mairie constate l’indécence et demande des travaux.
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Mai 2021 : la CAF suspend les APL jusqu’à mise en conformité.
Procédure
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Mme D saisit le tribunal pour constater l’indécence et réduire sa dette.
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Tribunal et cour d’appel : rejettent, absence de preuve de non-décence.
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Condamnation au paiement des loyers, APL comprises.
Arrêt de la Cour de cassation – 14 décembre 2023 (n° 22-23.267)
La Cour donne raison à la locataire :
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Les APL ne peuvent être versées que si le logement est décent.
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En cas de suspension pour indécence, le locataire ne doit payer que le loyer hors montant des APL.
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Le bailleur ne peut réclamer le delta.
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La contestation de la suspension relève du juge administratif.
À retenir
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La suspension des APL pour indécence pénalise le bailleur, pas le locataire.
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Le bailleur doit réaliser les travaux nécessaires pour rétablir le versement.
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Pour contester la suspension, le bailleur doit saisir le juge administratif.
