Logement indécent et APL : droits du locataire

Jan 30, 2024 | Bail, Immobilier | 0 commentaires

Titre H2

Qu’est-ce qu’un logement décent ?

Un logement décent est un logement qui répond à des critères de sécurité, de salubrité et de confort fixés par la loi (article 6 de la loi du 6 juillet 1989 et décret du 30 janvier 2002).

Il doit notamment :

  • assurer le clos et le couvert,

  • permettre un renouvellement d’air suffisant,

  • être exempt de risques pour la santé ou la sécurité,

  • disposer d’installations conformes d’électricité, de chauffage et d’eau.

Voici une illustration.

Les faits

  • Mai 2020 : une SCI loue un appartement à Mme D pour 895 €/mois.

  • Problèmes signalés : porte-fenêtre défectueuse, prises non reliées à la terre, ventilation inefficace, porte d’entrée non hermétique.

  • Septembre 2020 : la mairie constate l’indécence et demande des travaux.

  • Mai 2021 : la CAF suspend les APL jusqu’à mise en conformité.

Procédure

  • Mme D saisit le tribunal pour constater l’indécence et réduire sa dette.

  • Tribunal et cour d’appel : rejettent, absence de preuve de non-décence.

  • Condamnation au paiement des loyers, APL comprises.

Arrêt de la Cour de cassation – 14 décembre 2023 (n° 22-23.267)

La Cour donne raison à la locataire :

  • Les APL ne peuvent être versées que si le logement est décent.

  • En cas de suspension pour indécence, le locataire ne doit payer que le loyer hors montant des APL.

  • Le bailleur ne peut réclamer le delta.

  • La contestation de la suspension relève du juge administratif.

À retenir

  • La suspension des APL pour indécence pénalise le bailleur, pas le locataire.

  • Le bailleur doit réaliser les travaux nécessaires pour rétablir le versement.

  • Pour contester la suspension, le bailleur doit saisir le juge administratif.